Comment à notre époque peut-il encore exister des professeurs pour qui les "dys" n'existent pas ???

Bonjour à tous, j'hésitai entre poster ce sujet dans "santé et bien être" et ici.

Après tout les professeurs font partie de l'éducation donc je pense quand même me trouver au bon endroit.

Mon fils actuellement 12 ans est malheureusement atteint de plusieurs handicaps que je qualifierai d'invisibles.
L'une de ces difficultés n'est pas réellement considéré comme un handicap.

Rayane est dyspraxique, dysgraphique, dyslexique lexical, hyperlexique et possède un très haut potentiel.

Pour le très haut potentiel, ce devrait être un avantage mais c'est loin d'être le cas, il n'arrive pas à gérer cette première différence et manque de mâturité et de confiance en lui.

Pour les autres, l'hyperlexie est le fait d'avoir lu courramment avant l'âge de 4 ans ce qu'il fait qu'il n'a ni appris à lire, ni à écrire en première primaire (CP) et de ce fait a zappé une partie du processus d'apprentissage de là en découle une dyslexie lexicale, celle qui est insidieuse et presque invisible, pour son professeur, elle n'existe pas, il est juste nul en orthographe, grammaire, conjugaison...
Pour la dysgraphie, c'est pire... Testé par une graphothérapeute, Rayane écrit 30% moins vite que les enfants de sa classe et comme il a une année d'avance, il serait en réalité dans les 40% moins rapide que les enfants de son âge... Il est en deuxième secondaire (quatrième pour les français).
Le soucis...les dictées... Il collectionne les zéro alors qu'en expression écrite il fait 23/30 parce qu'il a le temps d'écrire...
Mais pourquoi, les zéros... parce que Rayane lorsque qu'il écrit est tellement concentré sur son écriture qu'il est incapable d'entendre quoi que ce soit autour de lui. Madame dicte à son rythme la première phrase et amorce sur la seconde alors que Rayane est à la moitié de la première.... Bien sûr quand il arrête, Madame commence la troisième phrase et c'est ainsi que la dictée est un gruyère...
On a trouvé une parade mais cela n'a été efficace que pour une seule des dictées... Il a appris le texte par coeur, ponctuation comprise. De ce fait, il suffit qu'il oublie un mot pour qu'il perde le fil de la dictée. Ou que Madame pose les mains sur son bureau, s'il n'entend rien quand il écrit, il voit quand même.

La dyspraxie c'est la difficultés de se mouvoir normalement, chaque geste appris devient un automatisme chez les enfants non atteints mais pour Rayane il doit réapprendre chaque jour la même chose, son cerveau doit décomposer chaque geste pour le reproduire et c'est non seulement plus lent pour arriver au résultat mais aussi très fatiguant, pour cette raison, il est exempté médicalement du cours d'éducation physique. L'année dernière, il y avait participé une partie de l'année et se faisait véritablement humilier par son professeur, même après qu'il ait été informé du soucis de dyspraxies dont souffre Rayane, il a continué à le brimer... cela s'est résulté par un échec en fin d'année avec comme remarque "Aucune habilité gestuelle, aucune progression et incapable d'apprendre à nager"

La dyspraxie engendre la dysgraphie c'est pourquoi elle joue également un rôle en classe, plus de lenteur à préparer ses affaires,...

En bref, son professeur de français lui a mis 5 en discipline pour sa lenteur, le non respect des consignes car il ne s'exécute pas immédiatement et surtout car s'il a entendu la première partie de ce qu'il doit écrire comme devoir à faire, il n'entendra pas la seconde.

En bref au cours de la réunion des parents d'élèves, j'ai pu rencontrer son professeur et essayé d'en discuter avec elle mais sa réponse m'a sidérée :
"Madame, j'ai lu son dossier mais Rayane le fait exprès, la dyslexie ou la dysgraphie ça n'existe pas", j'ai fait une tentative d'explication avortée par "Rayane doit s'adapter à moi, à l'ensemble de la classe, ce n'est pas moi qui doit m'adapter à lui"

Bien sûr, elle a deux autres enfants dans la classe qui souffrent de dyslexie phonétique, pour ses fautes là, elle est plus clémente, ça saute tellement aux yeux mais Rayane est le seul enfant de l'école à cumuler autant de troubles sur les 25 qui présentent des "dys",

Un professeur se bat pour lui, il est le relais de la cellule "dys" mais avec ce professeur, il s'est également heurté à un mur.

Comment de nos jours des professeurs peuvent encore nier ces difficultés d'apprentissage ???

Pourquoi nos enfants devraient-ils en subir les conséquences ???

Ça me fait penser à Alex quand j'ai été jeudi à l'école
pour un problème de perte d'objet et de manteau .

J'ai eu l’occasion de discuter avec sa prof et de lui demander
pourquoi Alex n'a jamais la feuille de leçon ou de devoir .

Eh bien la réponse fut ; " c'est parce qu'il est plus lent
que les autres élèves , dont moi je ne vais pas courir après
pour qu'il prenne les feuilles .

Et elle m'a dit : " oui j'ai vu que dans le journal de classe vous écrivez
Alex n'a pas reçu la feuille du devoir ...encore ce week-end il n'a pas les leçons , ni la feuille de devoir ....

Ce n'est pas de sa faute si il est plus lent que les autres c'est
à cause de la dépakine et je ne peux arrêter ce médicament
car autrement il va refaire des absences épileptiques
plus ses autres troubles ....


Bref de nos jours les profs ont moins de temps pour nos enfants
surtout si ils sont spéciaux .

C'est malheureusement tellement fréquent ce genre de réponse et il y a pire...

L'année dernière, Madame la proviseur m'a déclaré alors que je voulais que la neuropsy puisse parler à ses professeurs de la façon dont Rayane fonctionne : " Madame, votre enfant a un QI bien trop élevé pour notre école, il faut le mettre en enseignement spécialisé !"

Apparemment, elle ignorait qu'à part l'enseignement privé hors de prix, il n'existe actuellement en Belgique aucune école secondaire pour les enfants présentant cette particularité et pour cause, le ministère de l'éducation se refuse à faire de la ségrégation, les enfants doivent s'adapter...

En France c'est différent...