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| Le Roi Midas | |
| | Auteur | Message |
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chriss Modératrice
Messages : 1208 Date d'inscription : 29/05/2012 Age : 61 Localisation : Belgique
| Sujet: Le Roi Midas Sam 23 Juin - 19:07 | |
| Le Roi Midas
Il y a bien longtemps régnait en Phrygie,
pays de l'Asie Mineure, un grand adorateur du dieu Dionysos.
Il était immensément riche et habitait un splendide palais.
De plus, il se croyait très intelligent et capable
de comprendre et de décider tout mieux que n'importe qui.
Et, comme il était le roi, personne ne pouvait défier sa vanité.
Un jour, des paysans lui amenèrent un vieil homme qui pouvait à
peine tenir sur ses jambes.
Ils dirent qu'ils l'avaient trouvé dans les vignes royales
en train de voler les grappes les plus grosses
et les plus belles. Et en vérité, ce vieillard chauve,
gonflé par l'alcool, avait le menton et les mains tachés
par le jus des raisins mûrs.
Même l'espèce de couronne verte qui oscillait sur sa tête
laissait tomber des gouttes sombres.
Midas reconnut immédiatement Silène,
vieux compagnon de Dionysos.
Il avait élevé le dieu lorsqu'il était enfant
et depuis ne l'avait pas quitté.
C'est pourquoi le roi Midas accueillit
le visiteur avec des transports de joie et ordonna
un magnifique festin en son honneur.
Il commanda les mets les plus fins et de pleines outres du vin
le meilleur. Il fit aussi venir des musiciens et des chanteurs.
Pendant dix jours et dix nuits Silène festoya avec le roi
et ses invités.
Tant que dura la fête les coupes d'argent ne furent
jamais laissées vides et, au lieu de vin mélangé d'eau,
ils burent du vin pur qui rendit joyeux tous
les convives. Sans arrêt, les serviteurs entretinrent
les feux et les braises ne cessèrent de réchauffer
les broches qui tournaient sans relâche.
Le onzième jour, le roi organisa une procession avec les joyeux convives.
Il proposa un âne à Silène, sachant que c'était sa monture préférée.
Les autres accompagnèrent l'invité d'honneur à cheval, en char ou à pied,
et, tout en chantant avec entrain, ils gagnèrent le pays voisin où Dionysos
se trouvait à cette époque.
Ils rencontrèrent le dieu dans un char d'or tiré par des tigres.
Il était parti à la recherche de son tuteur.
Heureux de retrouver celui-ci paré de fleurs et de feuilles
et suivi d'un aussi somptueux cortège, il dit au roi :
"En récompense du service que tu m'as rendu,
j'exaucerai n'importe lequel de tes vœux. Quel don aimerais-tu recevoir?"
Midas s'inclina devant Dionysos et tenta de se donner un air intelligent.
"Je voudrais que tout ce que je touche devienne de l'or," dit-il.
Le souhait du roi fit sourire le dieu :
"Tu aurais pu mieux choisir, mais, qu'importe ! Ton désir s'accomplira. "
Tout joyeux, Midas prit le chemin du retour.
Il se flattait de son intelligence :
il n'y aurait jamais sur terre de roi plus riche que lui.
Dans son impatience, il voulut éprouver sur la route le don divin.
Il cassa une brindille d'un arbre et put à peine en croire ses yeux
la tige et les feuilles jetaient une lueur jaune; elles s'étaient changées en or pur.
ramassa un caillou, qui entre ses mains devint un morceau de métal précieux.
Il toucha une motte de terre, et elle aussi se transforma en or.
Dans un champ qu'il longeait il arracha quelques épis de blé mûr et l'or
résonna entre ses doigts.
Pour célébrer sa chance, le roi ordonna un grand festin.
Il se rinça les mains et vit avec un sourire béat l'eau se transformer
en or liquide. Mais à table, quand il voulut prendre un morceau de pain
et qu'il le sentit se durcir et se transformer en lingot,
quand la viande grillée se mit elle aussi à étinceler dès qu'il la saisit,
il appela ses serviteurs et leur ordonna de le nourrir.
Ils obéirent. Pourtant, malgré ses précautions, dès que les mets avaient
atteint ses lèvres, l'or résonnait entre ses dents.
Quant au vin, il se figeait lui aussi dans sa bouche.
Entouré de métal précieux, le roi fut saisi de terreur.
Devinant la mort qui le guettait, son vœu lui fit horreur :
il allait périr de faim et de soif...
Tremblant de peur, il fit rapidement harnacher son cheval.
Au galop, il se rendit chez Dionysos,
remarquant avec effroi que la bride entre ses mains devenait de l'or.
Des chants joyeux lui apprirent qu'il était arrivé au lieu de repos du dieu
et de ses admirateurs.
Il sauta à terre et se prosterna
"Cher Dionysos, pardonne mon souhait," gémit-il, "fais cesser ma souffrance."
Le dieu fit grâce au malheureux en lui donnant ce conseil :
"Plonge-toi complètement dans l'eau de la rivière Pactole.
Ainsi tu laveras les traces de ton vœu stupide."
Sans attendre Midas se baigna, rinçant aussi son visage et ses cheveux.
Depuis ce jour, les hommes trouvent à cet endroit du sable doré.
Heureux d'être débarrassé de ce terrible don,
le roi ne voulait même plus regarder l'or.
Il préférait se promener dans les prairies et les bosquets et écouter Pan,
dieu des pâturages et protecteur des troupeaux, qui jouait de la syrinx,
flûte à sept tuyaux faite de roseaux.
Le musicien avait des cornes et des pieds de chèvre,
et était entièrement recouvert de poils.
Il gambadait à travers les forêts en poursuivant les nymphes
et les voyageurs effarouchés. A l'ombre des arbres,
il ne jouait que des chansons gaies sur son curieux instrument
et Midas les aimait mieux que n'importe quelle autre musique.
Voyant ses mélodies ainsi appréciées,
Pan se mit à imaginer qu'il surpassait Apollon,
dieu des Muses. Aussi appela-t-il le dieu de la montagne,
Tmolos, pour qu'il désignât le meilleur joueur.
Tmolos accepta sa proposition et dégagea ses gigantesques oreilles
des branches d'arbre vénérables qui les encombraient.
Pan exécuta tout d'abord une chanson sauvage et barbare.
A l'orée de la forêt, le roi Midas fut charmé par cette mélodie,
semblable au chant des oiseaux, au sifflement du vent dans les rochers,
au bruit de l'eau gambadant sur les galets.
Le dieu s'arrêta et l'arbitre appela Apollon.
Celui-ci, tenant dans la main gauche une magnifique lyre,
rejeta son manteau pourpre. Il pinça délicatement les cordes de l'instrument,
qui se mirent à chanter de façon exquise.
Dans le calme du soir, les notes s'envolaient comme si elles
étaient portées par de fragiles ailes d'argent.
Emu par la chanson d'Apollon,
Tmolos invita Pan et sa syrinx à s'incliner devant la lyre.
Les chants divins avaient triomphé de la chansonnette.
Midas fut indigné par cette sentence,
et comme il était très sûr de son jugement, il s'écria :
" Ce n'est pas possible. Pan chante cent fois mieux.
je préfère son talent et puisque je le préfère,
c'est qu'il doit être le meilleur.
Croyez-vous donc que je n'ai pas d'oreilles ? "
Vexé, Apollon s'approcha du roi et lui tira les oreilles.
Celles-ci changèrent de forme,
grandirent et se recouvrirent d'un crin blanc et soyeux.
"Tu as maintenant les oreilles que tu mérites!"
dit le dieu en colère tandis qu'il disparaissait.
Midas toucha ses oreilles :
elles étaient devenues semblables à celles d'un âne.
Il se repentit, un peu tard, d'être intervenu dans un
débat qu'il n'avait pas compris.
Il s'enfuit en se secouant et, rentré au palais,
il mit un large turban pour cacher son crâne.
Mais quelque temps plus tard, ses cheveux poussèrent tellement
que sa coiffure ne pouvait les dissimuler.
Alors il appela son barbier habituel et lui révéla sa malchance.
"Nous sommes maintenant deux à être au courant," lui dit-il.
"Si tu apprends cela à quiconque, tu le paieras de ta vie."
Le serviteur se mit à trembler de peur de trahir sa promesse.
Mais le secret lui pesait, il était trop lourd.
Il pensa et pensa encore à la façon de se débarrasser de ce poids et,
une nuit où le sommeil ne venait pas, il eut une idée.
Le lendemain matin, il franchit les portes de la ville et se dirigea
vers une rivière près de laquelle il chercha un endroit isolé.
Il creusa au bord de l'eau un petit trou et murmura :
"Le roi Midas a des oreilles d'âne."
Il reboucha l'orifice avec de la terre, croyant avoir à jamais enterré son secret.
Soulagé, il s'en revint à la ville et continua à tailler la chevelure royale.
n moins d'un an, un épais rideau de roseaux avait poussé à
l'endroit où était enterré le secret,
et, lorsque. le vent soufflait, ces roseaux chantaient doucement :
"Le roi Midas a des oreilles d'âne... "
C'est ainsi que tous apprirent le malheur du roi.
Ils pensèrent avec plaisir que, pour une fois,
les dieux avaient marqué la bêtise d'un signe évident.
Et qu'il était dommage qu'Apollon ne fît pas un tel cadeau
à tous les sots présomptueux! | |
| | | INSPACEMETAL SuperModo
Messages : 1666 Date d'inscription : 01/06/2012 Age : 54 Localisation : Anet 28 Eure et Loire
| Sujet: Re: Le Roi Midas Sam 23 Juin - 19:41 | |
| Super, j'adore pleins d'illustrations, ça donne envie de tout lire. Je connaissais vaguement , maintenant je suis un peu plus calé. Trés beau travail sur tes posts, merci beaucoup Chris, c'est plaisant de te lire. | |
| | | chriss Modératrice
Messages : 1208 Date d'inscription : 29/05/2012 Age : 61 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Le Roi Midas Dim 24 Juin - 8:30 | |
| Merci C'est vrai que je mets un temps fou pour faire un post Mais tes félicitations valent le coup de toutes ses recherches Et en plus je m'instruit sur un sujet que j'adore Merci Beaucoup | |
| | | INSPACEMETAL SuperModo
Messages : 1666 Date d'inscription : 01/06/2012 Age : 54 Localisation : Anet 28 Eure et Loire
| Sujet: Re: Le Roi Midas Dim 24 Juin - 15:41 | |
| Oui ça prend du temps mais le résultat est au rdez vous, merci beaucoup | |
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| Sujet: Re: Le Roi Midas | |
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| | | | Le Roi Midas | |
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