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| Droits des homosexuels : la famille homoparentale, un défi au droit ? | |
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gigicats ADMIN
Messages : 1573 Date d'inscription : 26/05/2012 Age : 47 Localisation : Devant un LG
| Sujet: Droits des homosexuels : la famille homoparentale, un défi au droit ? Mer 12 Sep - 10:39 | |
| La légalisation du mariage et de l'adoption par des personnes de même sexe soulève de nombreuses questions : quels sont les enjeux juridiques du projet ? Promesse tenue. Le projet de loi annoncé par le candidat François Hollande commence à être dévoilé. Dans ses grandes lignes, il ouvrira le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. "Le projet de loi va étendre aux personnes de même sexe les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté. Nous ouvrirons donc l'adoption aux couples homosexuels. (...) Ils pourront, comme les autres, adopter de façon individuelle ou conjointe (de façon simple ou plénière)", a déclaré la ministre de la Justice, Christiane Taubira, dans un entretien accordé au journal La Croix. "Le mariage pour tous répond à une exigence d'égalité", a justifié la ministre. Selon l'Institut national d'études démographiques (Ined), les couples corésidents de même sexe avoisineraient 1 % du nombre total des couples, un chiffre analogue à celui des pays voisins (chiffres 2009).
Modifier le Code civil En théorie, aucun obstacle juridique ne s'oppose à l'inscription du mariage des homosexuels dans le Code civil. "À s'en tenir au texte de la loi et notamment à l'article 144 du Code civil, selon lequel l'homme et la femme ne peuvent contracter mariage avant dix-huit ans révolus, il n'est pas nécessaire d'être un homme et une femme pour se marier", souligne Daniel Mainguy, professeur à l'université de Montpellier. Sauf que, "pour la Cour de cassation, ce texte signifie que le mariage est réservé à un homme et une femme (décision du 13 mars 2007). Et le juge constitutionnel lui a donné un blanc-seing, considérant qu'une telle interprétation n'est pas anticonstitutionnelle (décision du 28 janvier 2011)", ajoute le juriste. À l'issue de ce jeu de double négation, les Sages ont décidé que cette question était finalement l'affaire du législateur : "Il est à tout moment loisible au législateur d'adopter (en la matière) des dispositions nouvelles dont il lui appartient d'apprécier l'opportunité", ont-ils précisé à l'occasion d'une question prioritaire de constitutionnalité, présentée par un couple de femmes souhaitant convoler. Concrètement, la réforme annoncée par Christiane Taubira nécessitera de modifier une poignée d'articles du Code civil, par exemple en remplaçant les mots "mari" et "femme" par "époux" ou "conjoints". Et le nouvel article 144 deviendrait par exemple : "Le mariage peut être contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe. Nul ne peut le contracter avant dix-huit ans." Reste que, pour certains, une telle réforme est susceptible d'ébranler l'institution du mariage, si l'on se place tout au moins dans une perspective anthropologique. Inégalité face à l'adoption prononcée à l'étranger Mais l'ouverture du mariage aux couples homosexuels entraînera surtout, de fait, la reconnaissance du lien de filiation et, donc, la possibilité d'adopter. Concrètement, "les personnes homosexuelles désireuses de devenir parent de l'enfant biologique de leur conjoint pourront déposer une demande d'adoption dans les mêmes conditions que les hétérosexuels", a précisé Christiane Taubira. Et les couples d'homosexuels pourront déposer une demande conjointe d'adoption en vue d'accueillir un enfant abandonné, placé ou né sous X. Ce sera une avancée considérable, car, à ce jour, la loi ne reconnaît d'autorité juridique conjointe sur les enfants adoptés qu'au sein des couples mariés. Si le conjoint homosexuel du parent biologique souhaite adopter l'enfant de ce dernier, il lui fait perdre automatiquement ses propres droits sur l'enfant, l'adoption aboutissant au transfert de l'autorité parentale à l'adoptant. "Cette exclusion, somme toute discutable, repose non pas sur le sexe, mais sur le monopole du mariage", décrypte le professeur de droit à l'université de Bordeaux Jean Hauser. Les couples hétérosexuels, même pacsés, ne sont en effet pas plus éligibles à l'adoption conjointe. Cependant, un couple de concubins hétérosexuels adoptant ensemble à l'étranger peut faire exéquaturer l'adoption en France et, donc, faire reconnaître la double filiation à l'égard de l'enfant, ce qui n'est pas permis aux couples d'homosexuels. La transcription du jugement étranger sur les registres français d'état civil inscrivant l'enfant comme né de deux parents de même sexe est en effet "contraire à un principe essentiel du droit français de la filiation", selon lequel l'enfant ne peut avoir qu'un père et une mère de sexe différent, a estimé la Cour de cassation, dans une décision du 7 juin 2012. Pour résumer, s'il n'est pas "essentiel" d'être marié pour adopter, il est en revanche "essentiel" d'être un homme et une femme. À moins que le législateur n'en décide autrement. Nombre illimité de parents La nouvelle loi permettra donc aux couples d'homosexuels d'avoir des droits beaucoup plus étendus que ceux que leur confère l'actuelle "délégation partage de l'autorité parentale". Cette rustine juridique, révocable et limitée dans le temps, permet à l'autre "parent" de demander en justice la possibilité d'exercer certaines prérogatives de l'autorité parentale jusqu'à la majorité de l'enfant. Une fois mariés, les couples d'homosexuels jouiront automatiquement d'une autorité parentale conjointe, mais pourront aussi transmettre leur nom et leur patrimoine à l'enfant adopté. Selon l'Ined, le nombre d'enfants résidant avec un couple de même sexe se situe dans une fourchette de 24 000 à 40 000, la grande majorité vivant avec un couple de femmes (chiffres 2009). Reste que, selon le projet gouvernemental tel qu'il se présente aujourd'hui, l'homoparentalité ne sera pas entièrement alignée sur la parenté biologique. "Il prétend seulement utiliser un système fictif à base de volonté qui est l'adoption", explique Jean Hauser. Ce qui, sur le plan symbolique, ne satisfait pas une partie de la communauté homosexuelle, qui considère que la véritable égalité des droits dans l'accès à la parentalité doit s'affranchir d'une procédure d'adoption. Certains militants proposent d'établir une filiation automatique, via une "présomption de parentalité" sur le modèle de l'actuelle "présomption de paternité". "Cette unification du droit de tous les couples mariés supposerait de rayer toutes les dispositions du Code civil faisant référence à la différence des sexes (par exemple, l'action en recherche de maternité, la présomption de paternité)", observe Jean Hauser. Et cela revient à établir un système de filiation asexuée qui ne repose plus sur la biologie, mais sur la décision des individus. Mais dire qu'une famille est uniquement fondée sur la volonté sans référence au sexe, c'est ouvrir la porte aux mariages polygamiques...", prévient le juriste. Et "si l'on fait fi des exigences de la nature, qui s'estimera compétent pour limiter le nombre des personnes recevables à être parents ?" s'interroge Aude Mirkovic, maître de conférences à l'université d'Évry. La procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui ne figurent pas en l'état dans le projet "mariage pour tous". "Ces sujets appellent d'autres débats sur l'évolution de la famille", explique le porte-parole du ministère Pierre Rancé. En tout état de cause, le pré-projet rendu public le 11 septembre est la traduction juridique de la commande présidentielle : le mariage pour tous les couples quel que soit le sexe, et l'adoption pour les homosexuels mariés. | |
| | | INSPACEMETAL SuperModo
Messages : 1666 Date d'inscription : 01/06/2012 Age : 54 Localisation : Anet 28 Eure et Loire
| Sujet: Re: Droits des homosexuels : la famille homoparentale, un défi au droit ? Mer 12 Sep - 12:50 | |
| enfin ça avance il était temps | |
| | | | Droits des homosexuels : la famille homoparentale, un défi au droit ? | |
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